De l’héritage gallo-romain aux bijoux d’architecture Art Déco, du trou des pauvres aux arènes, petite balade au fil du temps et des immanquables de la ville deux fois millénaire. A voir en déambulant seul ou grâce aux visites guidées de l’Office de Tourisme du Grand Dax.
Dacquois, nouveaux venus et gens de passage, levez les yeux, il y a une foule d’autres petits trésors à (re)découvrir !
La basilique antique
En 1978, à l’occasion d’un aménagement urbain, des vestiges gallo-romains ont été mis au jour à l’îlot central. Des fouilles ont peu à peu fait apparaître les fondations d’un vaste monument antique qui pourrait dater du Ier ou IIe siècle de notre ère. Longtemps perçu comme un temple érigé sur un podium, ces ruines sont aujourd’hui envisagées par les spécialistes comme les fondations d’une basilique civile, édifice situé sur le forum où se déroulaient alors le marché ou les affaires judiciaires. Un témoignage exceptionnel.
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Les remparts
Édifiée au IVe siècle ap. J.C., l’enceinte gallo-romaine était encore complète vers 1850, formant le plus vaste ensemble de fortifications de la période antique conservé sur notre territoire. Malgré les protestations d’érudits ou d’archéologues, les démolitions ont fini par se succéder jusqu’à la fin du siècle. Aujourd’hui, il subsiste un cinquième des fortifications d’origine, classées Monument historique en 1889. A voir notamment la belle ouverture tombant dans le vide côté boulevard Saint-Pierre, sans doute une porte secondaire à passerelles à l’époque.
La Cathédrale
Cathédrale de style classique « néo-grec » édifiée entre la moitié du XVIIème et la fin du XIXème siècle, classée Monument historique en 1946. La Cathédrale se visite tous les jours de 9h à 12h et de 14h30 à 19h, le dimanche de 8h30 à 12h et de 16h à 19h. Des visites guidées sont proposées gratuitement, certains jeudis à 16h. Renseignements sur place.
Le Portail des Apôtres de la cathédrale
Vestige de la cathédrale gothique effondrée en 1645, ce portail d’entrée monumental daté du XIIIe siècle, a failli être détruit fin XIXe lors de l’agrandissement du lieu de culte. Finalement, ce superbe ensemble de sculptures, classé en 1884, fut remonté à l’intérieur de la nouvelle cathédrale, devenue, elle aussi, Monument historique en 1946 avec son style classique « néo-grec ».
L’Eglise Saint-Vincent-de-Xaintes
L’église porte le nom du premier évêque de la ville, Saint-Vincent, originaire de Saintes en Charente-Maritime, qui aurait été martyrisé et enterré à cet endroit. Lors de la construction de l’actuel édifice, en 1893, des fouilles archéologiques ont mis à jour des vestiges sur l’histoire du quartier, aujourd’hui conservés au musée de Borda.
La Fontaine Chaude
C’est le véritable symbole de la station thermale. Construite en 1814, sous Louis XVIII, la Fontaine Chaude, ou source de la Néhe, nom d’une déesse celte des eaux, voit couler l’eau naturellement à 64°C dans un débit journalier de 2.400.000 litres. Autour d’elle, s’élevait autrefois le quartier des tripiers et des bouchers ; les ménagères se servaient de l’eau chaude de la fontaine pour cuire les œufs ou plumer les volailles. Des sondages effectués en 1976 ont permis de retrouver les vestiges d’un bassin datant du IVe siècle.
Le trou des pauvres
Situé sur les bords de l’Adour, c’est le lieu où les malades sans ressources venaient autrefois profiter de la boue chaude et bienfaisante. Lors des crues, le limon de l’Adour se déposait à cet endroit. Qui sait ? C’est peut-être ici que le fameux chien du légionnaire romain s’est prélassé. Selon la légende, son maître l’avait tristement abandonné perclus de rhumatismes sur les berges. A son retour de campagne, il eut la surprise de retrouver son chien revigoré par la boue thermale !
Les arènes
Conçues en 1913 par l’architecte Albert Pomade pour remplacer les arènes de bois, ces arènes permanentes en ciment armé agrandies à 8.000 places en 1932, ont été inspirées de la Plaza de toros de Séville. Situées dans le parc Théodore Denis où s’exposent d’un côté le toro sculpté de Christian Maas, et de l’autre la statue de l’écarteur du même artiste, elles ont été les premières en France à posséder une infirmerie avec service chirurgical d’urgence. Corridas, courses landaises, ou concerts et événements culturels y sont organisés. Les arènes (corrales et cours) sont inscrites aux Monuments Historiques depuis 2013.
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Au milieu des années 20, l’homme d’affaires et futur maire, Eugène Milliès-Lacroix, a l’ambition d’encourager la construction de nouveaux hôtels et établissements afin de faire de Dax « une ville thermale moderne et modèle ». Il commande à André Granet des projets d’architecture. Deux verront le jour : l’Atrium Casino et le Splendid Hôtel. Des bâtiments signés André Granet avec l’aide de Roger Expert, architectes parisiens, secondés par deux architectes locaux, Pommade et Prunetti.
L’Atrium
L’Atrium Casino fut inauguré, le 1er juillet 1928, par une représentation en plein air de l’opéra de Gounod « Mireille » devant près de 1.200 spectateurs. « Ce magnifique monument moderne » – peut-on lire dans le Dax Républicain quelques jours plus tard – « donnera satisfaction tout à la fois à la colonie étrangère et à la population sédentaire de la ville »… Restaurants, café, dancing, salle de spectacle d’été, salle de baccara et bar américain aux ornements cubistes, tout a été prévu.
Dans les années 1990, le bâtiment art-déco, désaffecté et délabré, a failli disparaître. Il est finalement restauré dans les règles de l’art, les stucs, ferronneries et mosaïques reconstitués à l’identique. Rouvert en 1991, l’Atrium offre aujourd’hui, au cœur de la ville, un restaurant et une belle salle de spectacles accueillant la saison culturelle.
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Le Splendid Hôtel
C’est en plein krach boursier que fut inauguré, le 26 octobre 1929, cet établissement hôtelier et thermal de grand luxe ! Un palace de 184 chambres construit sur les ruines de l’ancien château fort et de l’hôtel pour curistes fortunés, Dax Salins Thermal, incendié en 1926. Emblématique du patrimoine art-déco français, le paquebot du thermalisme dacquois a lentement périclité et la Ville a dû se résoudre, en 2013, à le fermer pour réussir à réhabiliter ce monument historique en un véritable « 4 étoiles ». Après deux ans de travaux (16,5 millions d’euros), le Splendid a rouvert en 2018, plongeant dans le XXIe siècle tout en gardant son côté rétro Années Folles. Sa célèbre verrière lumineuse du grand escalier signée Genet et Michon, tout comme ses bronzines Louxor et Tombouctou, sont plus belles que jamais ; la salle de restaurant a retrouvé le rouge originel de ses colonnes. Et sous les nouvelles salles de séminaires, le spa de luxe avec ses voûtes en pierre offre sauna, hamman, flotarium et grand bassin à l’eau thermale en céramique verte sous sept mètres de plafond. In-man-qua-ble !
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Jardin Remarquable du Sarrat
Inscrit aux monuments historiques depuis 1991 et labellisé « Jardin Remarquable », Jardin de Noe, Ecojardin, ce parc renferme, autour du plan d’eau à effet miroir, plus de mille arbres de 27 familles différentes et 200 espèces d’arbustes et plantes dont l’Ophioglosse des Açores, fougère protégée au niveau national. A voir aussi, la maison intégrée style Californien des années 30, créée par l’architecte passionné de botanique, René Guichemerre, qui légua, à sa mort en 1988, le domaine à la Ville. Depuis 2022 une partie du Parc (jardin de vie) est ouvert au public en accès libre les après-midi où l’on peut lire, se détendre ou participer à des animations.
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